Les webinaires KELVOA : cycle « Les chemins de traverse » 2 conférences de Catherine Etienne et André Chauvet
Acte 1 : Mardi 12 avril 2022 de 16 H 30 à 18 H 30.
Avec Catherine Etienne. Nourrir sa vie / sa vitalité… de quoi parle t-on ? une posture ? ou encore de l’art de cultiver des attitudes ?
https://www.helloasso.com/associations/kelvoa/evenements/webinaire-nourrir-sa-vie-sa-vitalite
Nous l’observons autour de nous : le recours aux pratiques « psychos corporelles » tend à devenir un vaste supermarché du bien-être. La logique utilitariste s’empare de toutes les dimensions de notre vie. Cette injonction sociale traverse tous les champs de notre existence, du professionnel à l’intime : il faut travailler « sur soi », sans relâche, pour être « autonome », c’est-à-dire fort, performant, capable de « nous tenir de l’intérieur », de nous maitriser…La valorisation de l’effort continu nous interdit la vacance, la latence, le retrait.
Alors, nourrir sa vie et sa vitalité, ce serait autre chose ? Une posture ? Une expérience de présence et de résonance au monde ? Dans ce webinaire, Catherine Etienne nous éclairera, avec force histoires de Tchouang TSeu, inspirée également des concepts développées par Hartmut Rosa et François Jullien, sur comment cultiver cette attitude : développer une pleine et simple présence sensible au monde ; lâcher la volonté, la focalisation sur un projet, tout en gardant la ténacité ; ne pas craindre de s’ouvrir à l’inconnu, à la surprise, à l’altérité ; user de la nuance ; éviter l’enlisement et épurer…Tout cela n’est surtout pas une simple check-list de recommandations à appliquer. Il s’agit d’une approche sensible et expérientielle qui peut éclairer nos accompagnements d’un autre point de vue.
Acte 2 : Jeudi 21 avril 2022 de 16 H 30 à 18 H 30
André Chauvet, Conduire sa vie à l’écart du projet ?
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Dans une interview à Philosophie Magazine de février 2021, intitulée « L’art d’agir sans méthode », le philosophe sinologue François Jullien s’exprime ainsi : La philosophie grecque nous a appris à modéliser. Cela est devenu constitutif de la raison en Europe. Ainsi pensons-nous en termes de théorie et de pratique, de modélisation et d’application, de formel et de réel. Or l’époque que nous vivons, du fait de la mondialisation, nous empêche de modéliser comme par le passé, pour deux raisons. La première est que le monde est devenu trop complexe, tissé de trop de facteurs imbriqués et d’interdépendances, pour qu’une modélisation y soit envisageable, et ce en dépit du nombre de plus en plus grand de données qu’on peut projeter sur le futur. La seconde raison pour laquelle on ne peut plus faire de plan sur l’avenir est que nous n’y croyons plus : il n’y a plus de futur consistant. Nous avons longtemps vécu sur une conception des jours meilleurs et du progrès. Ce n’est plus d’actualité. Nul ne sait si l’avenir sera meilleur, concernant la planète ou les relations mondiales. Pareille inconsistance nous conduit au « présentisme » qui est non pas le choix du présent ou la jouissance de l’ici et du maintenant, mais un repli sur le présent, faute de projection idéale.
Alors, quand la planification n’est plus possible, accompagner ressemblerait à développer l’art de conduire sans vie à l’écart du projet, de naviguer à vue. Et cela se déclinerait en posture et en approches de l’accompagnement… ?
Nous aborderons ainsi l’utilité et de la pertinence des concepts développés (potentiel de la situation, décoïncidence, écart…) et leurs déclinaisons opérationnelles possibles.
Car c’est également en frayant ailleurs, se risquer là où la voie n’est plus balisée, où le terrain est devenu incertain, là où la lumière, égale, étale, ne pénètre plus comme avant……De ce retrait, par ce recul, pourra t-on espérer percevoir autre chose ? Alors tentons plutôt, modestement de « rouvrir des possibles…. »